Zone de Gratuité : Samedi 8 juin de 11h à 18h à Saint-Pierre-du-Perray (proposée par Mireille et le groupe projet)

Quelque chose est en train de se passer ces temps-ci. Après la phase de consternation et de découragement que la pente descendante, soi-disant collectivement empruntée ces dernières années, semble nous avoir fait subir, du possible émerge à nouveau et des initiatives se font jour.

Les zones de gratuité en sont un bel exemple. Elles sont des parenthèses au cœur du modèle économique actuel qui

réussit presque, mais pas encore complètement, à tous nous déprimer. Elles donnent l'occasion, le temps d'une journée, de défier les règles du marché, voire des les ignorer, en mettant à l'honneur la notion de don. Pas ce don qui ne permet que de se débarrasser de quelque chose devenu trop encombrant, mais celui qui fait acte social, qui crée du lien humain. Celui qui vise à répartir de manière plus fluide les richesses, les biens, faisant passer naturellement de main en main des objets afin qu'ils servent plus durablement. Le contre pied fait à la société de consommation est ici décisif : la marchandise est désacralisée. Plus aucun intérêt de posséder absolument puisque c'est la fonction de l'objet qui est mise en avant ; une fois utilisé, il peut être transmis à quelqu'un d'autre qui en aura besoin. La logique de l'avoir étant reléguée à l'arrière plan, de là où elle n'aurait jamais dû s'élever, la logique de l'être peut désormais être réinvestie. Et c'est tout l'enjeu de ces zones de gratuité : redonner l'occasion de vivre des moments ensemble, de partager des choses, d'échanger des façons d'être au monde.

C'est le Samedi 8 juin, au Parc François Mitterrand, à Saint-Pierre-du-Perray, que le collectif formé au sein de notre mouvement "Etsi" vous propose de venir vivre ensemble cette expérience, qui sera intégrée à la manifestation "Naturellement Sénart" (programme ici) organisée par le San de Sénart en Essonne.

Pour qu'elle réussisse, il sera nécessaire que la majorité des visiteurs se demande ce qu'il serait possible d'amener ; ce qu'on pourrait avoir chez soi dont on ne se sert plus et qui est encore fonctionnel, en bon état, pouvant donc être intéressant pour quelqu'un d'autre. Les objets pourront être déposés à partir de 11h, de préférence le plus tôt possible mais ensuite tout au long de la journée. Le lieu sera propice à la déambulation, à la discussion.

N'hésitez pas à nous signaler si cela vous intéresse de nous aider à l'organisation de l'évènement le jour J, les bonnes volontés seront les bienvenues. Nous espérons en tous les cas vous y retrouver nombreux.


Le lien de l'évènement facebook pour vous inscrire : https://www.facebook.com/events/293570367442902/ 

7 commentaires:

  1. Je n'ai pas FB mais je serai présent l'après-midi.

    Très joli texte de présentation qui donne envie, néanmoins une chose reste obscure pour moi.

    Si la partie "pied-de-nez" à la société de consommation est évidente, je ne vois pas trop en quoi donner "créer du lien humain", permet de "vivre des moments ensemble, partager des choses"?
    Et quelle est la plus-value de ce type d'évènement par rapport à une soirée entre amis, un repas ou une sortie au théâtre par exemple?
    Ca se passe comment tout ça, concrètement?

    RépondreSupprimer
  2. Tu peux te tourner vers Mauss pour ta première question, et son "essai sur le don" (https://fr.wikipedia.org/wiki/Don_et_contre-don). Il a également, avec d'autres, étudier le phénomène de "potlach", courant dans les anciens peuples d'Amérique du Sud (https://fr.wikipedia.org/wiki/Don_et_contre-don). Donner pourrait donc nous faire revenir à la racine même de ce qui constitue notre lien avec les autres, dans cette sorte d’archaïsme économique où la relation n'était pas encore pervertie par l'idée de profit. Ensuite si tu saisis la partie "pied-de-nez à la société de consommation", tu n'auras pas de mal non plus à percevoir l'enjeu particulier de ce projet qui crée à lui seul une aventure collective, pour ceux qui l'ont planifié d'abord, mais je pense que ce sentiment pourra être partagé le jour même avec tous les participants.

    Pour ce qui est de ta deuxième question, je ne la comprends pas bien. D'une part pourquoi veux-tu identifier une plus-value sur cet évènement particulier? Je ne vois pas bien l'intérêt de signaler que toi personnellement tu n'en vois pas ... Deuxièmement, ce texte ainsi que tous les autres articles sur ce projet postés sur ce blog depuis novembre semblent révéler l'évidence de la particularité de ce projet pour Etsi, que ce soit dans la manière dont il a été conçu aussi bien que pour la journée qu'il va produire.

    RépondreSupprimer
  3. J'essaie de comprendre les mécanismes psychologiques, sociaux et économiques sous-jacents à ce type d'évènement, c'est tout. Il n'y a ici aucune critique de ma part, simplement des questions.
    Pour être un peu plus précis, j'essaie de me mettre à la place d'un inconnu qui lirait l'annonce et j'imagine le genre de question qu'il pourrait se poser.
    Mon intervention ne visait donc pas à remettre en cause l'intérêt et/ou la légitimité du projet, que je trouve au reste très intéressant, mais à saisir en quoi passer sa journée là-bas serait un "plus" en terme de partage par rapport à d'autres évènements que les gens ont l'habitude de faire.
    Il ne faudrait pas perdre de vue que le but d'une annonce n'est pas simplement de transmettre une information , mais également de susciter l'envie chez les lecteurs.
    Plus il y aura de monde mobilisé lors de cette journée, plus celle-ci sera un succès en terme d'impact "sociétal".

    RépondreSupprimer
  4. Bonjour Neïké,
    Bonne question.
    Alors en quoi passer sa journée dans la zone serait un plus en terme de partage ?
    Et bien je dirais : tu as raison ce n’est pas un plus, c’est juste complémentaire, en fait.
    Une autre forme de partage.
    Il y a dans cet évènement, beaucoup de partages différents car il ne s’agit pas seulement de partager un moment convivial et de bonne humeur ou de fête, mais aussi de réflexions (voire discussions ?) qui ouvre l’esprit peut-être à des prises de conscience, sur des sujets divers comme l’obsolescent programmée, la société de consommation (obsolescence psychologique = création de nouveaux besoins ), les ressources de la planète qui ne sont pas inépuisables, les déchets, nos modes de consommation….
    Et puis c’est aussi le partage d’une prise de conscience des impasses de notre société du 21ème siècle, de la solidarité dans ce monde actuellement en crise majeure, le partage de vouloir sortir des rapports marchands.
    C’est peut-être aussi donner à chacun l’envie, la chance ( ?), de donner sans rien attendre en retour, de recevoir aussi (pas forcément plus facile).
    C’est créer des liens peut-être avec des gens qu’on ne connaissait pas la veille et avec qui on va se trouver des points communs ? Et pourquoi pas un jour déboucher sur des partages de temps….
    Par delà tout cela c’est peut-être un partage d’autres valeurs….redonner un prix à ce qui n’est pas monnayable.

    RépondreSupprimer
  5. Super argumentaire, merci Mimi déjé, avec ces précisions, plus de doute, les hésitants répondront présents à cet évènement qui, je l'espère, sera un franc succès. A samedi!

    RépondreSupprimer
  6. J'espère aussi, ça devrait être une belle journée très "riche".
    A samedi, avec plaisir.
    Mireille

    RépondreSupprimer
  7. Démarche très intéressante, dommage que je ne sois pas disponible.
    Si vous refaites cet évènement une autre fois et que vous voulez une maquilleuse bénévole pour l'occasion vous pouvez me contacter (je vous donne mon mail en mp)!

    RépondreSupprimer

Merci d'indiquer un nom qui nous permettrait de savoir qui vous êtes en sélectionnant l'onglet "nom/URL"